Quelques conseils d’un "Océan de Sagesse" …

C’est une houle sonore qui se dirige lentement vers le Zénith de Nantes ; ils viennent de partout, en suivant un chemin personnel. Une manifestation d’opposants, franchement hostile et scandant un pamphlet ironique envers le Dalaï-Lama leur barre la route mais ils passent quand même. Le flot converge vers l’amphithéâtre du Zénith, un peu à l’écart du centre de Nantes, une ville courageuse qui a pris l’initiative d’accueillir ce chef spirituel, afin qu’il puisse y dispenser son enseignement …Une houle de quelques milliers d’humains parlant toutes les langues de la planète-terre, sonore et pourtant, étrangement recueillie qui monte en vagues… Il n’y a pas que des bouddhistes dans cette assemblée qui arrive de tous les côtés, en voiture, à pied, en tramway ou au rythme de leurs pas. Je croise toutes sortes de gens enthousiastes, venus là simplement pour rencontrer un homme de paix. Que de rencontres qui me laisseront tant de chaleur au cœur ! Là, un jeune vendéen coiffé de son chapeau de paille, venu là parce qu’une copine l’a inscrite au stage, il dort dehors dans un hamac sous les arbres et tant pis s’il pleut, ça vaut la peine d’être là ! au cou, une dent de requin qui l’a sauvé, me dit-il, de tous les maux de dents; il n’a pas un sou en poche pour payer le tramway mais sa tête est si pleine de rêves que notre court voyage lui permet de refaire un monde où tous les hommes se tiennent par la main…Il a décidé de faire, après le séminaire, un tour du monde à la voile, sous le vent, et espère qu’il n’aura pas le mal de mer ! Je rencontre aussi des femmes dont le parcours professionnel a changé depuis qu’elles s’intéressent au bouddhisme. Un épisode plus sulfureux prend place avec un homme saoul, d’une trentaine d’années, dont la révolte dans les yeux et les paroles ne laisse rien présager de bon, il veut à tout prix monter avec nous, pour voir et comprendre cette foule, ces gens, ce train qui va vers un seul homme…Bouleversé par une jeune femme qui le calme en lui disant qu’elle l’aime aussi comme tous les êtres qu’elle rencontre, il passera la journée à l’attendre, à l’entrée de l’amphi ! Il comprend ce qu’il a envie de comprendre de ce message qui cadre si bien avec ses besoins sous une apparence de violence ! Ah les humains, pas encore de petits bouddhas, pour sûr ! Sur l’herbe, où nous attendons l’arrivée du Maître, une souriante nantaise d’une cinquantaine d’années vit l’excitation du moment, elle m’explique qu’il ne faut jamais rater l’occasion de voir de grands hommes et que lui, c’en est un, n’est-ce-pas ! Elle me parle de sa ville avec amour et m’apprend des choses étonnantes sur l’entraide des villages autour de Nantes pendant la seconde guerre mondiale. L’émotion me gagne, dès l’entrée dans cette immense salle, où l’estrade préparée pour sa venue, toute drapée de verdure et de fleurs est surmontée et rehaussée de grands tank as de couleurs qui semblent monter vers le ciel. Au centre ,un trône doré qui semble sortir de quelque conte de fée, un siège majestueux où viendra s’asseoir un homme en claquettes, n’hésitant pas une seconde à se retrouver pieds nus,comme Jésus. Autour de lui, Mathieu Ricard souriant dans sa robe blanche et des lamas prosternés, en parfaite symétrie, dans une tonalité de brun et d’orange. Et ces sons qui sortent de leurs étranges instruments, ces sons gutturaux, prenant le ventre,qui nous bercent doucement pendant que défilent des images du Tibet et des visages burinés qui parlent d’âme âme… J’ai le sentiment d’un rapprochement avec les grandes réunions philosophiques qui devaient se tenir en Grèce, dans les temps reculés d’un Socrate ou d’ un Aristote et cela fait du bien de retrouver un moment hors du temps, du quotidien si prenant pour débattre du sens de la vie et prendre ce recul dans l’espace qui permet de le retenir un peu… Six jours à parler de la vie, de la mort,de la souffrance, de l’expérience d’éveil d’un homme peu ordinaire, Sakyamuni Bouddha. Se mettre dans le questionnement et l’échange et apprendre des autres, une manière différente d’exprimer la lumière et la paix, sans la personnifier ni la réduire, simplement autrement,par le reflet d’une autre sagesse agrandit le regard que l’on porte sur la vie. L’homme qui se trouvait devant nous, se masse les mains, rie volontiers, a des répliques pleines d’humour face aux questions qui lui sont posées, reste modéré dans ses réponses.C’est aussi un homme qui a souffert des mille maux des humains,dans son corps physique, dans ses responsabilités et ses culpabilités vis- à -vis de son pays et de son peuple. Au fil des journées, un groupe se forme et se retrouve : toulousains, nantais, jurassiens, c’est l’occasion de nouvelles amitiés,d’échanges,de jeux,de connivence à l’ombre du grand chêne druidique où nous nous donnons rendez-vous après les heures d’étude…
C’est une houle sonore qui se dirige lentement vers le Zénith de Nantes ; ils viennent de partout, en suivant un chemin personnel. Une manifestation d’opposants, franchement hostile et scandant un pamphlet ironique envers le Dalaï-Lama leur barre la route mais ils passent quand même. Le flot converge vers l’amphithéâtre du Zénith, un peu à l’écart du centre de Nantes, une ville courageuse qui a pris l’initiative d’accueillir ce chef spirituel, afin qu’il puisse y dispenser son enseignement …Une houle de quelques milliers d’humains parlant toutes les langues de la planète-terre, sonore et pourtant, étrangement recueillie qui monte en vagues… Il n’y a pas que des bouddhistes dans cette assemblée qui arrive de tous les côtés, en voiture, à pied, en tramway ou au rythme de leurs pas. Je croise toutes sortes de gens enthousiastes, venus là simplement pour rencontrer un homme de paix. Que de rencontres qui me laisseront tant de chaleur au cœur ! Là, un jeune vendéen coiffé de son chapeau de paille, venu là parce qu’une copine l’a inscrite au stage, il dort dehors dans un hamac sous les arbres et tant pis s’il pleut, ça vaut la peine d’être là ! au cou, une dent de requin qui l’a sauvé, me dit-il, de tous les maux de dents; il n’a pas un sou en poche pour payer le tramway mais sa tête est si pleine de rêves que notre court voyage lui permet de refaire un monde où tous les hommes se tiennent par la main…Il a décidé de faire, après le séminaire, un tour du monde à la voile, sous le vent, et espère qu’il n’aura pas le mal de mer ! Je rencontre aussi des femmes dont le parcours professionnel a changé depuis qu’elles s’intéressent au bouddhisme. Un épisode plus sulfureux prend place avec un homme saoul, d’une trentaine d’années, dont la révolte dans les yeux et les paroles ne laisse rien présager de bon, il veut à tout prix monter avec nous, pour voir et comprendre cette foule, ces gens, ce train qui va vers un seul homme…Bouleversé par une jeune femme qui le calme en lui disant qu’elle l’aime aussi comme tous les êtres qu’elle rencontre, il passera la journée à l’attendre, à l’entrée de l’amphi ! Il comprend ce qu’il a envie de comprendre de ce message qui cadre si bien avec ses besoins sous une apparence de violence ! Ah les humains, pas encore de petits bouddhas, pour sûr ! Sur l’herbe, où nous attendons l’arrivée du Maître, une souriante nantaise d’une cinquantaine d’années vit l’excitation du moment, elle m’explique qu’il ne faut jamais rater l’occasion de voir de grands hommes et que lui, c’en est un, n’est-ce-pas ! Elle me parle de sa ville avec amour et m’apprend des choses étonnantes sur l’entraide des villages autour de Nantes pendant la seconde guerre mondiale. L’émotion me gagne, dès l’entrée dans cette immense salle, où l’estrade préparée pour sa venue, toute drapée de verdure et de fleurs est surmontée et rehaussée de grands tank as de couleurs qui semblent monter vers le ciel. Au centre ,un trône doré qui semble sortir de quelque conte de fée, un siège majestueux où viendra s’asseoir un homme en claquettes, n’hésitant pas une seconde à se retrouver pieds nus,comme Jésus. Autour de lui, Mathieu Ricard souriant dans sa robe blanche et des lamas prosternés, en parfaite symétrie, dans une tonalité de brun et d’orange. Et ces sons qui sortent de leurs étranges instruments, ces sons gutturaux, prenant le ventre,qui nous bercent doucement pendant que défilent des images du Tibet et des visages burinés qui parlent d’âme âme… J’ai le sentiment d’un rapprochement avec les grandes réunions philosophiques qui devaient se tenir en Grèce, dans les temps reculés d’un Socrate ou d’ un Aristote et cela fait du bien de retrouver un moment hors du temps, du quotidien si prenant pour débattre du sens de la vie et prendre ce recul dans l’espace qui permet de le retenir un peu… Six jours à parler de la vie, de la mort,de la souffrance, de l’expérience d’éveil d’un homme peu ordinaire, Sakyamuni Bouddha. Se mettre dans le questionnement et l’échange et apprendre des autres, une manière différente d’exprimer la lumière et la paix, sans la personnifier ni la réduire, simplement autrement,par le reflet d’une autre sagesse agrandit le regard que l’on porte sur la vie. L’homme qui se trouvait devant nous, se masse les mains, rie volontiers, a des répliques pleines d’humour face aux questions qui lui sont posées, reste modéré dans ses réponses.C’est aussi un homme qui a souffert des mille maux des humains,dans son corps physique, dans ses responsabilités et ses culpabilités vis- à -vis de son pays et de son peuple. Au fil des journées, un groupe se forme et se retrouve : toulousains, nantais, jurassiens, c’est l’occasion de nouvelles amitiés,d’échanges,de jeux,de connivence à l’ombre du grand chêne druidique où nous nous donnons rendez-vous après les heures d’étude…