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Rocamadour : « Magic days and nights »
Même nombre de participantes qu’à Bugarach, pour ce tao projeté dans les nuits de Décembre…
La route est longue vers la merveilleuse grotte Pech-Merle mais Charlotte et Stéphanie mettent le feu avec tout un répertoire de chansons des années- bonheur et finalement, en début d’après-midi, nous découvrons ce lieu silencieux, perdu dans le léger bruissement des chênes, encore teintés du dernier roux de l’automne. Nous visiterons la grotte presque pour nous toutes seules et, surplombant les draperies ocre des stalactites majestueuses, la scène qui s’ouvre devant nous est un peu comme le devant d’un théâtre : là , s’ébattent les merveilleux chevaux à pois noirs, c’est si vivant, si intense que nous en restons le souffle coupé !Projetées cinq ou dix mille ans en arrière, nous sentons les pieds nus des ancêtres et leurs souffles , juste derrière nous, nous les voyons dessiner les mondes visibles et invisibles et leurs ombres dansent encore sur les parois glacées : ours, hyènes, rhinocéros, mammouths… Ils nous entraînent dans l’autre temps des hommes, et nous dansons avec eux leurs danses, leurs feux, leurs sorciers, leurs hommes-oiseaux : le silence bat le plein de leurs murmures et nous les accompagnons au milieu de cet incroyable décor fantastique, orné de tant de signes magiques … Un moment fort qui nous relie à l’énergie jing des ancêtres et nous donne des frissons dans le dos et les os !
Plus tard, retrouvant les voitures, nous découvrirons toute la campagne nocturne et muette des environs, les crèches et les sapins de tous ces petits villages brillamment éclairés et décorés pour les nuits de Noël et il fait bon sentir la présence humaine modeste et douce dans la nuit noire.
Arrivée à la magnifique bâtisse de pierre que nous avions réservée, au lourd passé révolutionnaire, terriblement mystérieuse, vibrante de présences furtives… Surprise et cadeau de la propriétaire, la chaleur conviviale d’un sapin qui étincelle dans la salle à manger. ! Cette maison entourée de champs nous permet dès le lendemain de faire du chikong dans l’herbe avec les premiers rayons de soleil, de nettoyer nos corps énergétiques avec tous les sons de guérison et de laisser à Stéphanie le bonheur de caresser les moutons ! Nous partirons l’après-midi rejoindre un charmant couple de géobiologues pour faire avec eux un trajet de communion aux dolmen sacrés et ce cheminement au milieu de curieux arbres , s’ouvrant en deux comme des cornes de cerfs , est déjà une ouverture vers l’autre monde caché , on peut presque voir voler sur l’herbe des druides en robes blanches .. .
Dernière méditation sous la lune où nous entourons la pierre de nos bras et nous rapprochons de son immense force ; vive les ancêtres et leurs secrets si bien gardés ! Soirée gourmande sur Rocamadour, la belle perchée au sommet de son python rocheux qui apparaît un peu comme le dernier refuge des contes d’A ndersen et de la Belle au bois dormant et notre arrivée en chantant « Mon amour est parti dans les grottes de Rocamadour… » ne passe pas inaperçue, bien sûr, et réveille en gaieté la vieille cité dormante ! Dîner gourmand de poisson régional et de magret de canard, c’est la fête ! Comme le but des tao est de se laisser simplement guider dans la voie qui s’ouvre à nous, ce sera ensuite un café-théâtre caché dans une rue de la vieille ville et de grands fous rires avec une méridionale qui n’est pas s’en rappeler Mado la niçoise, un excellent moment de décompression ! En rentrant, clin d’œil nocturne de ce tao de Noël, une biche sort de l’orée du bois jusqu’à la voiture, magiquement nôtre pour quelques instants !
Le lendemain, nous nous retrouvons pour méditer et je constate que ces weekend où nous devons partager nos individualités différentes, faire face aux besoins des unes et des autres, à l’émergence des caractères et exigences de chacune sont autant de chances qui nous sont données pou accepter l’autre, élargir son regard sur son monde personnel, s’adapter, se faire comprendre, sortir de son champ de vision, accepter le questionnement et travailler l’harmonie et la paix…
Quand les tao- aventures deviennent le premier pas vers un essai de monde meilleur et pourquoi pas ?
Journée alchimique du lendemain pour découvrir l’épée de Roland fichée très haut dans la montagne, la Vierge Noire, son étonnante présence et sa simplicité … Elle nous parle aussi, d’alchimie, dans sa robe couleur de nuit.
Nous rentrons enrichies, je crois, de cet avant goût de Noël , un week-end vraiment pas comme les autres, en voyage au solstice de l’hiver ténébreux, au cœur d’un mystérieux royaume de montagnes creuses, où l’humain se retrouve, étrangement, à la première place…
